Blottie au fond de mon crépuscule,
J'attisais les braises d'un feu sans joie.
A la lueur de ma solitude,
Vos absences étaient mon chemin de croix.
Pour cacher les traces indélébiles,
Qui ravivaient les souvenirs cuisants,
Pareil à un funambule sans fil,
J'avançais sur un vide permanent.
... Le temps a passé ...
J'ai déposé mes souvenirs,
Au pied d'un cerisier en fleurs :
Nos soirs d'été, à écouter
Les hirondelles fendre le ciel
De leurs cris joyeux ;
Le petrichor du jardin arrosé ;
Les bruits et les odeurs de la maison ;
Nos jeux d'enfants sur les marches du perron.
… On reconnaît le bonheur
Au bruit qu’il fait en partant.* ...
J'ai compris l’impermanence,
J'ai appris la résilience :
J'ai dessiné des fleurs de joie
Sur les tables vides, les jours de fête ;
J'ai semé mes plaisantristes, **
Pour me nourrir de rires ;
Je vous ai vu dans un ballet d'étourneaux,
J'ai souri à ce qui a été.
… La vie ce n'est pas d'attendre, que les orages passent,
C'est d'apprendre comment danser sous la pluie … ***
* Citation de Jules Renard.
** Terme utilisé dans « L'Aquoiboniste » : Chanson de Serge Gainsbourg , interprétée par Jane Birkin.
*** Citation de Sénèque (Philosophe romain, né entre l'an 4 av. J.C et l'an 1 ap. J.C, mort le 12 avril 65 ap. J.C)
J'ai aimé écouter le Canon de Johann PACHELBEL en écrivant ce texte. Ce canon a été composé en 1677, alors que Johann PACHELBEL n'avait que 24 ans.
MLD
Déposé le 13 février 2017
(première version le 13 novembre 2010)